Quatrième de couverture:
Condamné à perpétuité pour le meurtre d’une petite fille, Toshizaku Sugaya passera dix-sept ans de sa vie en prison avant d’être innocenté et de retrouver sa liberté. Désigné coupable d’un crime commis par un tueur en série à cause d’une police peu soucieuse de la qualité de ses enquêtes, il sera finalement libéré grâce à l’acharnement d’une équipe de journalistes de télévision, oeuvrant pour une émission d’actualité d’un nouveau genre.
Je peux avouer que cela a réussi à me faire acheter ce manga. Lire sous forme d’un manga une histoire vraie avec une erreur judiciaire colossale m’a provoqué une petit frisson que je ne pouvais pas laisser passer.
C’est un one shot, c’est à dire qu’il n’y a qu’un seul tome, une seule histoire en entier, enfin pas tout à fait.
Cette affaire est assez incroyable, même si elle démarre comme beaucoup d’autre finalement. Un air de déjà vu, mais la différence se fait par cette émission que souhaite lancer une chaîne de télévision japonaise, la Nippon Television Network Corporation. Plusieurs équipes de journalistes choisissent un sujet d’actualité ou de vie quotidienne, elles mèneront l’enquête pendant plusieurs mois, avec des prime-time qui expliqueront où en sont les enquêtes. Le but est de faire bouger le pays et changer les mentalités. Montrer que le journalisme peut aider.
Kiyoshi Shimizu, nouveau réalisateur en chef, constitue sa propre équipe, des gens de confiance qu’il connaît d’avant, pour s’attaquer à une affaire qu’il soupçonne d’être une énorme erreur de la justice japonaise. Et pour cela, il va mener une véritable enquête digne des experts de CSI, pour prouver que tous les faits avancer par la police de l’époque, mais surtout par les aveux de Mr Sugaya (aveux que notre journaliste pense avoir été arrachés par pression…), ne sont absolument pas louables.
On est pris dans cette histoire jusqu’aux tripes, vraiment, et on peut pas s’empêcher de penser à chaque page que ce pauvre Mr Sugaya a perdu dix-sept ans de sa vie à cause d’une enquête qui n’a juste pas été faite.
J’ai notamment adoré les passages avec l’ADN, qui remettent en doute la loi décidée sur cette preuve dite irréfutable. Le risque que devait prendre le gouvernement pour se remettre en cause est juste impensable, et pourtant…
Car au delà de l’histoire de cet homme, c’est tout le système judiciaire d’un pays qui doit changer suite à une accumulation de preuves que des millions de téléspectateurs peuvent voir et comprendre! L’état ne pourra pas nier. Et c’est ce qui est fort dans ce manga. Comme quoi la télévision peut changer les choses.
On reste un peu sur sa faim, à la fin. Car l’affaire n’est pas tout à fait finie, mais je ne vous dévoilerai pas pourquoi, à vous de lire!
Bravo aussi à Delcourt de proposer l’interview de Mr Sugaya, qui nous éclaire un peu plus sur l’enfer et la joie de cet homme que la seule volonté d’un journaliste a sauvé.
MaT-SaMa